C’est à travers la passionnante conférence d’Isabelle Lefebvre que nous redécouvrons le destin hors norme d’Isadora Duncan, celle que l’on considère comme la mère de la danse contemporaine.
Dès ses débuts, Isadora se démarque résolument du ballet classique : elle rejette tutus, corsets et contraintes, au profit de tuniques légères, fluides et transparentes. Par sa danse, elle libère le corps féminin et, d’une certaine manière, l’esprit aussi. On disait d’elle qu’elle faisait de la poésie… simplement avec ses bras.
Née dans un quartier irlandais de New York et « élevée comme une herbe folle », Isadora manifeste très tôt une passion instinctive pour le mouvement et la nature. Son frère Raymond, fasciné par l’Antiquité grecque, lui transmettra une admiration sans bornes pour cet idéal de beauté et de liberté, qui inspirera toute sa gestuelle.
Femme éprise de passion, Isadora connaît de nombreux amours et devient mère de deux enfants, tragiquement disparus dans un accident. Malgré les drames, elle poursuit sa quête artistique et fonde une école où elle transmet sa vision de la danse à un groupe d’élèves surnommées « Les Isadorables », prônant un enseignement presque philosophique, empreint d’idéal et de poésie.
Son art et sa silhouette deviennent une source d’inspiration pour de grands artistes : Antoine Bourdelle la croque sur le vif dans ses dessins ; Maurice Denis transpose sa grâce dans les fresques des Nabis ; quant à Auguste Rodin, il s’en inspire pour une sculpture pleine de mouvement, « Mercure ».
La vie d’Isadora Duncan prend fin de façon aussi théâtrale que tragique : le 14 septembre 1927 à Nice, son long foulard de soie se prend dans les roues de l’Amilcar GS de son garagiste. Elle est éjectée du véhicule et meurt sur le coup.
Ainsi disparaît Isadora Duncan, mais son héritage, fait d’audace, de liberté et de poésie, continue encore aujourd’hui de faire danser les cœurs.




